PETRA, 2018

Installation en argile présentée à la Factorine à Nancy.

Texte de Pauline Lisowski

Petra, Jérémy Bracone : une installation entre force et fragilité
Eriger une sculpture jusqu’à la limite du possible.
Sculpter comme gravir une montagne, telle est l’expérience qu’a réalisé
Jérémy Bracone à la Factorine. Il a posé, au fur et à mesure des morceaux d’argile,
qu’il appliquait à l’aide de pierres des Vosges. Des lignes, creux dans
la matière dure et friable révèlent un processus de transformation.
Jusqu’à quand la répétition de son geste pouvait faire grandir cette sculpture, encore vivante ?
Sa résidence fut digne d’une performance.
Sa création relève d’un travail de la matière qui prend l’empreinte du lieu.
Sa sculpture occupe ainsi l’espace, semble sortir du sol, pousser… Elle pourrait
presque envahir l’espace, jusqu’au débordement. L’artiste met en lumière
le processus d’érosion de la montagne. A l’intérieur, ce paysage recomposé
parait d’autant plus fragile et pourtant dans un état de résistance, en tension.
Sur le mur et en écho, son dessin Répéter la montagne témoigne de son
intérêt pour la représentation de ce paysage et de ses phénomènes naturels.
Une série de pierres fonctionne comme un indice, fragment d’un territoire.
Pauline Lisowski

Une colonne d’argile pétrifiée s’élève au centre de la galerie. Massive, cette structure se rapproche
des concrétions minérales que l’on peut trouver dans les grottes ou certains environnements naturels.
Tel un organisme parasite invasif, cette excroissance rocheuse semble s’être extrait du sol, pour venir se greffer dans l’architecture.
En créant une confrontation entre cette formation minérale et le cadre de l’espace d’exposition,
je cherche à provoquer ce sentiment de ‘’petitesse’’ et d’humilité que l’on peut ressentir devant certaines créations de la nature.
J. Bracone